A propos de waljé
Peintre wallon de Gouy-lez-Piéton (Belgique)
Né à Gouy-lez-Piéton le 30 juin 1937, il a étudié la peinture, la publicité, l’imprimerie et le modelage chez Urbain LAMBERT, Raymond JACOB, Louis CARTIAUX, Alphonse DARVILLE, Charles DEROUCK et Jean RANSY.
Rencontre et amitié bénéfiques avec Hector CHAVEPEYER.
A participé à plusieurs salons d’ensemble.
Expositions personnelles à Courcelles, Charleroi, Châtelet, Gosselies ainsi qu’en France et en Hollande.
Il a cessé ses activités picturales en 2005.
Waljé est décédé à Morlanwelz des suites d’Alzheimer le 25 octobre 2011 à l’âge de 74 ans.
Témoignages
Quelques extraits d’articles de presse avec des critiques et appréciations sur l’oeuvre de Waljé (entre 1960 et 1983).
Waljé est un artiste spontané qui peint des gosses avec fraîcheur et spontanéité.
Waljé rappellerait assez l’un des aspects de Ben GENAUX : le goût pour de longues silhouettes hallucinées, traitées avec tempérament.
Waljé, en vedette au salon du Cercle « Entre-nous » à Châtelet.
Recrue de choix donnant du standing à l’ensemble parce qu’ayant dépassé le stade de la reproduction servile et s’attachant à un style d’interprétation.
C’est le caractère qui domine, avec une couleur originale.
Indiscutablement, c’est un artiste original qui a tout un petit monde à lui et sait l’art avec un ou deux personnages et deux ou trois couleurs, mais parfois violents, d’exécuter des sujets qui vous laissent une vive impression. Un peintre-poète que ce Waljé !
Peintre de la pitié humaine. On pourrait dire qu’il peint avec son coeur, mais sans aucune mièvrerie, tant son comportement est sincère.
Galerie Place du Tertre à CHARLEROI.
Pas de satire mordante. Pas de gestualité rageuse ou lyrique, mais une façon de regarder les êtres avec indépendance et humeur.
Qu’on me laisse faire un pronostic qu’on vérifiera plus tard : si Waljé poursuit dans sa lancée, avec cette force de néo-expressionnisme, on en parlera plus tard. Je suis à peu près certain de ne pas me tromper.
Un artiste dont l’individualisme forcené fait un inclassable dans quelque école, quelque courant, quelque style que ce soit.
Et c’est tant mieux pour la peinture.
D’un expressionnisme puissant, il ne manque pas d’une tendresse camouflée.
Peintre préoccupé par les grands problèmes de notre époque : la liberté, la guerre, la faim, l’amour. Ces sujets énormes, il les aborde avec pudeur, avec retenue, ne voulant pas tomber ni dans le rébus, ni dans la bande dessinée. C’est une matière brute qui donne à réfléchir avant d’essayer de convaincre.
Préoccupé par les grands problèmes de notre époque, Waljé fait preuve dans son art expressionniste d’une solide unité de pensée et d’exécution.
L’expressionnisme vigoureux de Waljé est fort attachant, il a une belle sincérité qui se marque dans le choix de ses sujets d’abord, directement inspirés, on ne peut s’y tromper, de ce qu’il a pu voir et admirer.
Sa palette, où jouent toute une gamme de gris chauds, n’a jamais rien de sale ni de bouché. Au contraire, même dans les zones les plus foncées de son oeuvre, Waljé arrive à garder une transparence qui allège ses compositions et une coloration qui témoigne de son amour et de son goût pour la vie, en dépit des questions qu’il aborde.
Ses sujets toujours simples, souvent humains, généralement nourris d’une valeur symboliste, sont restitués avec force à travers une sensibilité enveloppante ayant quelque chose de primitif et de terrien qui en font la personnalité.
Une peinture expressionniste comme le concevaient les artistes de l’école de Lathem-Saint-Martin, avec en plus, chez Waljé, un coloris qui enlumine fortement la toile. Les visages sont comme taillés dans le bois, sans finesse de traits. Et pourtant, ils sont expressifs. Ces formes âprement dessinées, dans leur tonalité éclatante, ont une telle force, une telle vigueur que leur puissance s’impose d’emblée.
Sa personnalité s’affirme par l’originalité de ses coloris, des bronzes, des ors, des beiges et des bruns assourdis, où éclatent de temps en temps un rouge sang, un jaune soutenu ou un vert intense. Ses têtes aux contours modelés avec une vigueur régulière parfois sculpturale évoquent celles de fragments de vitraux cernés de plomb.
La qualité, la valeur de la peinture de Waljé n’est pas seulement esthétique, chacun de ses tableaux parle à l’esprit et au coeur.
Petit film sur Waljé en 1981 : Francesco BOSSIO (durée : 09:40 min)
Le texte lu en voix OFF dans la vidéo (par Marc LECLEF)
L’étiquette d’amateur ne me convient pas, celle de professionnel encore moins.
Je me situe volontiers dans une sorte de néant. Je refuse les références, les modes et courants esthétiques. J’essaie de défendre farouchement mon identité.
Elle est constituée de multiples éléments souvent indéfinissables mais d’où ressortent néanmoins des racines campagnardes, une dimension sociale et une subjectivité toujours aiguisée.
Waljé est né à Gouy-lez-Piéton. Il vit dans un quartier de Courcelles où l’on retrouve une certaine atmosphère d’antan. Au Petit-Courcelles, l’environnement quotidien avec son église ancestrale, ses vieilles bâtisses et un tram tonitruant créent une ambiance qui plaît à l’artiste. Il vit dans une sorte de repaire où il fait bon vivre.
« Je recherche l’humain. L’atmosphère de mes toiles est souvent triste, angoissante, les visages expriment souvent une détresse profonde. Mais, contre vents et marées, je veux rester jovial, humoristique, je veux avoir réponse à tout. Mon style est assez homogène, les formes, le trait, les couleurs sont relativement invariables. J’aime la liberté, je hais la dictature, l’autorité mais aussi cette autre forme d’enfermement qu’est l’urbanisme moderne laissant aux enfants peu de possibilité d’expression et d’évasion. Mais qualifier mon travail de social serait le réduire à une dimension unique et restrictive. Je veux me situer loin des sentiers rebattus de la peinture décorative où prévaut l’affectation. Je m’intéresse plus à la nature de l’homme qu’aux paysages ».
Marc LECLEF – Directeur du Centre Culturel de la Posterie à Courcelles